Posté le lundi 16 septembre 2019
En milieu urbain, les arbres déploient toute une palette de bienfaits dont profitent les citoyens : ils améliorent la qualité paysagère et l’attractivité économique d’un secteur, et contribuent à la santé et au bien-être des citoyens en permettant de réduire la vitesse des automobilistes, de réduire la pollution de l’air et le bruit, ou encore de modérer les températures ambiantes. Au-delà de ces indéniables qualités et lorsqu’on les prend plus individuellement, les arbres ont une formidable capacité de fédération. Les bancs publics fleurissent sous leur ramure, de même que les fontaines, et autres divertissements communautaires extérieurs qui profitent de l’ombre et de la fraîcheur qu’offrent les arbres.
La présence d’arbres dans l’aménagement urbain doit se concevoir à très long terme, tout particulièrement si l’on souhaite bénéficier de tous leurs attributs, et pas juste de leur impact esthétique. En effet, les espaces publics de centre-ville sont généralement rénovés tous les 15 à 20 ans, qu’il s’agisse de travaux de voirie, ravalement de façades, modernisation de mobilier urbain comme des bancs publics ou des lampadaires, poses de cendriers urbains, etc. En revanche, les arbres à grand développement peuvent vivre de 100 à 150 ans dans ce contexte. Ainsi remplacer les arbres à chaque rénovation maintient le paysage urbain à un stade juvénile, et l’abattage d’arbres matures n’est pas compensé par la plantation de jeunes sujets, qui n’apporteront pas autant de bienfaits que leurs prédécesseurs.
Conserver des arbras dans un aménagement urbain présente de nombreux avantages.
La plantation ou la conservation d’arbres dans l’aménagement urbain permet de souligner les spécificités des routes. Leur utilisation peut servir à réduire la vitesse des automobilistes en mettent en évidence la présence d’un carrefour ou d’un passage piéton, par exemple. De même, la présence d’arbres sur le trottoir ou des aménagements spécifiques de la chaussée permet de réduire la largeur effective ou perçue de la route, ou encore de créer des chicanes pour amener les automobilistes à diminuer leur vitesse.
Conserver des arbres dans le milieu urbain ou, mieux, en intégrer de nouveaux, assure une meilleure adaptabilité de la ville aux modes de transports doux : piétons, cyclistes, rollers, trottinettes, etc. En effet, l’utilisation des arbres facilite la démarcation des pistes et bandes cyclables, et améliorent l’attrait des trajets pour les usagers. Les îlots centraux se trouvent renforcés, ce qui contribue à faciliter la traversée des rues pour les piétons. Les trottoirs et cheminements pour leur part, présentent un impact visuel amélioré, ce qui incite les piétons à se promener plus tranquillement et plus longtemps. Un avantage non négligeable dans une rue commerçante, par exemple. Enfin, une placette ou un bourg arboré est vite « habité » par les citoyens qui aiment à y passer du temps et, à l’aide d’un peu de mobilier urbain, devient un véritable lieu de rencontre et de détente.
La création ou rénovation d’un espace urbain intégrant des arbres nécessite de considérer un certain nombre de critères. En effet, ces derniers peuvent aussi bien flatter l’esthétique, l’identité ou la qualité de cette zone, que la déprécier si l’on ne prend pas suffisamment en compte les spécificités des essences à introduire dans le projet.
Autant que possible, on cherchera à intégrer dans notre aménagement urbain des arbres à grand développement. Ceux-ci sont plus performants que leurs semblables de plus petite dimension, en termes de bienfaits environnementaux, mais également d’impact visuel sur le paysage. Bien sûr, les zones de banlieue présentent davantage d’opportunités d’intégrer des arbres à grand développement qu’un secteur dense, comme un centre-ville, où il est toujours possible de planter des arbres de grande taille, mais de nombre restreint. Ainsi, on constate que la dimension du houppier une fois l’arbre adulte est un critère de première importance. C’est pourquoi il est très important de garder en vue l’espacement final des arbres, au moment de leur intégration dans le projet d’aménagement urbain. Effectivement une plantation trop serrée, si l’on n’a pas pris en compte sa capacité de croissance, peut vite causer des problèmes de blocage de lumière. Il faut alors envisager des coupes d’éclaircissement régulières, qui engendrent coûts supplémentaires et désagrément pour les passants et les riverains, ainsi que des systèmes de mobilier urbain pour arbres et plantes (entourages, protections, etc.) suffisamment ajustés pour ne pas endommager les troncs, permettre leur croissance, et ne pas gêner les usagers.
Le choix final en termes de disposition des arbres à intégrer, dépend d’une part des objectifs du projet : s’agit-il de la création d’un lieu communautaire, en vue de créer du lien social entre les citoyens ? Ou peut-être d’une mise en avant des commerces d’une rue ? D’autre part, les caractéristiques du site à proprement parler détermineront les implantations possibles : s’agit-il d’un espace tout en longueur ? Les habitations voisines sont-elles nombreuses ou éparses ? Sont-ce des immeubles ou des maisons ? Du mobilier urbain (banc public, lampadaire…) entre-t-il en compte dans le projet ? De manière générale, en plus de prendre en compte le potentiel contexte historique de la zone concernée, la plantation d’arbres isolés ou en petits groupes conviendra à une placette ou un bourg, tandis qu’une disposition linéaire sera plus adaptée à un front urbain. De même, là où les dimensions de l’espace urbain le permettent, on peut envisager la plantation d’arbres en double rang.
Évidemment, des éléments tels que la forme, la texture, la couleur et les variations saisonnières prendront une place importante dans le choix de l’espèce qui viendra s’intégrer à votre projet d’aménagement urbain. Par exemple, on peut tout à fait envisager le mélange de plusieurs essences en incorporant des arbres à fleurs, ou aux feuilles éclatantes au moment de l’automne, ou encore la combinaison d’essences qui perdent leurs feuilles plus ou moins tard dans la saison. Veillez toutefois à ne pas oublier les recommandations précédentes, afin d’adapter le choix de l’arbre au contexte de l’aménagement urbain.